Le bouturage des camellias
Voici une des multiples méthodes utilisées pour bouturer les camellias. Il faut savoir que l'enracinement est plus long que pour d'autres plantes. Pour permettre aux racines de se développer à partir de la partie interne et vivante de l'écorce (le cambium), il faut assurer un minimum de chaleur (sans excès pour ne pas la « cuire ») et d'humidité (pour éviter la déshydratation ou, à l'inverse, la pourriture). La réussite dépend donc de la maîtrise de ces deux paramètres. A chacun d'apporter sa touche personnelle pour obtenir de meilleurs résultats.
La bouture se prélève en été. On choisit de préférence des rameaux « aoûtés » (rigides, à l'écorce brune). Ils doivent être vigoureux et aux bourgeons bien formés.
On prélève un tronçon à trois feuilles à la tête du rameau. On coupe la base en biais et on réduit deux feuilles de moitié (cela diminue l'évapotranspiration). On retire la troisième. Dans le cas d'une bouture à deux feuilles, on les conserve toutes les deux. On peut éventuellement ôter le bouton floral et le bourgeon à bois terminal. Pour faciliter la formation de racines, on tranche à la base de la bouture un copeau d'écorce de 1 à 2 cm de long.
Choisissez de petits godets (7x7x7 cm), on peut y laisser la bouture pendant deux ans ou presque. Utilisez un terreau de bouturage tout prêt, ou un mélange fin et léger, gardant bien l'humidité (ph 6 ou inférieur).
Vous pouvez mettre ou non de l'hormone de bouturage. Si vous le faites, il en faut très peu, soit une « fine poussière ». De plus, faites un petit trou dans le terreau avec un bâtonnet pour ne pas enlever l'hormone lors de la mise en place.
Gardez les boutures à l'ombre (pas à l'obscurité !) pendant un an, en arrosant de temps en temps. Il faut trouver un endroit bien abrité pour les stocker. Tenez compte du vent, des différences de températures (froid ou chaud) et des animaux (rongeurs, animaux domestiques, etc.). Si on fait plusieurs boutures dans des godets, il vaut mieux les serrer les unes contre les autres et les protéger dans un mini tunnel. Si on choisit de plus grands pots, une bouteille plastique coupée en deux servira de protection avant de regrouper les pots dans un tunnel. La bouteille plastique a un avantage, elle permet de contrôler le taux d'hygrométrie : s'il n'y a plus de buée à l'intérieur, il est temps d'arroser.
En mai de l'année suivante, on peut ôter les protections. Mais, il faut toujours garder les boutures à l'abri et à l'ombre. Quand les racines ont colonisé tout le pot ou le godet et sont visibles de l'extérieur, il est temps de rempoter dans un contenant un petit peu plus grand. Conservez-le à l'abri pendant encore un an (donc, au moins jusqu'à deux ans au total), avant de rempoter dans un pot plus grand ou de mettre en pleine terre.
Les amateurs atteignent avec un peu de pratique un taux de réussite avoisinant les 100%.